30 minutes

 

Batailles choisies #185

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En deux mots:

C’est qui qui a des envies de meurtre quand l’heure et demi promise sans les enfants se fait raboter et devient 45 minutes? C’est môaaaa! 


 

Emplois du temps: Petit à la crèche de 9h30 à 13h. Maman en grandes vacances. Grand aussi, donc à la maison toute la journée. Papa en télétravail.


Déroulé de ma journée:

Je m’occupe de Grand le matin et en profite pour m’avancer sur la cuisine (5 plats), avec Grand pour l’intéresser à la cuisine ou pendant qu’il dessine gentiment.

13 heures: aller chercher Petit à la crèche.

13h30: déjeuner.

14h30: Papa a rendez-vous chez l’ophtalmo.

15 heures: heure de trop grande chaleur pour être à l’extérieur, c’est, avec toute la culpabilité de maman qui ambitionnait d’élever ses enfants sans écrans, l’heure des vidéos. Je travaille un peu dans la cuisine, mollement, fatiguée par quelques nuits courtes. Papa rentre de son rendez-vous, me fait un peu la conversation.

-Rappelle-moi ton emploi du temps, après? je demande gentiment.

-Réunion à 16 heures, une heure, et ensuite une autre réunion à 18h30.

-D’accord, donc tu pourras t’occuper des enfants de 17 heures à 18h30?

-Oui, pas de problème.

16 heures: drrrriiing! Fin de l’heure des vidéos, place aux jeux, lectures, temps à l’extérieur, éducation positive aux forceps pour trouver une sortie aux chamailleries incessantes.

17h20: fin de la première réunion. Vas-y, chérie.

Ouf.

Allez, j’essaie de travailler un peu, à travers ma fatigue. À 18 heures, je ferai une sieste, pour arriver jusqu’au soir.


18h05, Papa entre en trombe dans la chambre avec Petit. Je vais travailler, chérie.

-Mais tu m’as dit 18h30, ta réunion!

-Oui, la réunion, mais je dois la préparer un peu avant.

Et voilà, envie de meurtre qui vient de très très loin dans l’année, qui vient de mon sentiment d’impuissance face à mon exploitation millésime 2020-Covid, face à l’incompréhension que, en vacances ou non, j’ai besoin, tous les jours, d’un moment à moi, sans enfants, un temps accordé, qui ne m’est ni raboté, ni reproché

Un moment pour respirer et travailler à mes projets d’écriture.

Et que 18 heures, non, ce n’est pas 18h30.


Ce ne sont pas que trente minutes. C’est le message clairement exprimé que je suis disponible, que mon temps n’a pas de valeur, que mes besoins, si petits soient-ils, si déjà négociés et revus à la baisse par moi-même soient-ils, passent après tous les autres.

C’est le message que mon existence de femme est facultative. J’enrage.

 
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Heloise Simontemps, injustice