Besoin d’une pause

 

Batailles choisies #109

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En deux mots:

Pour la première fois depuis presque six mois, nous sortons de notre ménage à 4: premier week-end post-confinement avec la famille (une personne, mais enfin ça fait toujours plus que maman, papa, Grand, Petit).


 

Ce week-end, j’avais besoin d’une pause. Vraiment besoin. J’ai passé quelques jours chez ma belle-mère, avec le mari et les enfants. Et j’en espérais beaucoup, beaucoup. Enfin, le lâcher-prise! Les enfants qui me lâchent les basques et les jupes, et moi qui peux lâcher un peu ma constante organisation de toute la famille pour que chacun y trouve du sien et que tous, tous, on survive.

Je ne m’attarde pas sur Petit qui, perdu de se retrouver là, loin de sa routine et de ses habitudes, a été encore plus collant que d’habitude, encore plus pénible - je m’attarderais sur ce problème dans un prochain billet.


Des miettes pour moi

J’avais besoin d’une pause, surtout, je l’ai compris là-bas, d’une coupure, séparation nette et propre entre la famille et le travail. Bientôt six mois que les deux sont imbriqués, que je me jette sur mon ordinateur dès que l’un dort ou que l’autre joue dans le jardin, que le temps à ne pas m’occuper des enfants n’est consacré qu’au travail, en courant derrière le métro de mes missions de peur de le rater. Comme j’ai toujours les enfants avec moi, je ne peux pas me permettre de travailler la semaine et d’oublier le travail ou le week-end. Tous les jours se confondent, je prépare des cours le samedi, écris des mails de boulot le dimanche, chaque jour est décortiqué en petits morceaux de temps, l’immense majorité pour la famille, des miettes pour moi… miettes que je ne peux pas me permettre de dédaigner.

Non, c’est grâce à ces petites miettes bouées que je ne me suis pas encore noyée. Mais j’en ai marre, de surnager comme ça. Je veux un vrai week-end, à n’être fatiguée que par les enfants, sans me turlupiner pour savoir comment trouver une heure ici ou là pour corriger des copies. Juste me vider la tête, quitte à être exténuée par les elfes pénibles que j’ai fabriqués.


Or, chez belle-maman, les horaires sont moins rigides que chez moi… et je stresse parce que je ne trouve pas le temps de travailler, que mon mari non plus… et qu’on va le payer cher, de ne pas avoir gardé les miettes.  


Tant pis, j’ai vite vu que je n’allais pas pouvoir sortir de notre rythme à quatre et quand même travailler. Tant pis, ma pause, je me la suis allouée... avec beaucoup de culpabilité, en laissant passer des miettes de temps, et oh, culpabilité terrible, en n’écrivant pas de post de blog hier. 


Voilà, le confinement m’a mis une épine dans le pied: est-ce que c’est donc l’écriture, que je veux tellement, qui va devoir valser, être la variable d’ajustement?


Non, courage, courage, ne te sens pas mal, c’est juste une petite infidélité à ta promesse de garder l’écriture toujours en premier, toujours en ligne de mire.


Tu vois, aujourd’hui, j’écris.

 
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