Vogue la galère
Batailles choisies #201
En deux mots:
La croissance des enfants n’est pas linéaire, elle se fait en paliers. Petit en a franchi une demi douzaine d’un coup. J’en suis baba, ébahie et soulagée, même si quand on rate encore la marche, on prend un beau bleu sur le nez.
Je repense aujourd’hui à ce que Petit a laissé ou appris en un petit mois et demi, et je la trouve incroyable, cette poussée vers l’enfant qui s’apprête à délaisser le bébé qu’il a été.
Il y a deux mois:
Petit était encore accroché à sa tétine.
Il faisait des siestes.
Il disait des mots seuls.
Il utilisait des couches.
Il ne s’occupait pas plus de dix minutes tout seul.
Il était constamment fourré dans mes jupes.
Aujourd’hui encore, j’ai dû prendre un moment pour m’émerveiller, m’imprégner de ces nouveautés qui me changent la vie:
Petit n’a plus de tétine.
Il a le même rythme de coucher et de lever que son frère.
Il fait des phrases et pose des petites questions de sa voix mignonne.
Il ne met de couche que la nuit.
Il peut jouer à des jeux d’imagination, vroom, vroom, voitures, pendant un petit quart d’heure.
Il me réclame un peu moins.
C’est incroyable de voir la transformation de celui qui largue les amarres, adieu bébé, bon vent!
Aujourd’hui néanmoins, nous avons aussi pris, lui et moi, une bonne gamelle, quand Petit a eu une de ces crises de rage et de pleurs qui a duré une heure, une heure et demi, où il ne supporte que ma présence, où je ne trouve pas ce qu’il a, m’épuise à alterner câlins, impatience et propositions de tout ce qu’il y a à manger dans les placards et le frigo, tu veux un yaourt, des céréales, du riz, des pâtes, du jambon, du chocolat?
J’ai peut-être voulu trop vite baptiser au champagne ce tout nouveau bateau. Il faudra ramer et galérer encore un peu.
