Au travail!

 

Batailles choisies #202

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En deux mots:

Quand je n’avais pas de temps, je travaillais tout le temps. Maintenant que j’en ai, je travaille moins. Temps, travail et créativité, le jeu de dupes? Ou aurait-ce un rapport avec mon gros ventre fatigué?


 

Je devrais travailler. Travailler plus, travailler constamment, continuer sur ma lancée le roman que j’ai pu sérieusement avancer depuis quelques mois, malgré les enfants sur le dos, le travail, la grossesse.

Je devrais travailler plus. 

Mon père est avec nous, il est tout dévoué à ses petits-enfants et m’offre ce que je n’ai pas connu depuis presque un an: du temps, de la tranquillité. 

Quand je vois qu’une année enfermée avec les enfants à la maison ne m’aura pas empêchée, aura peut-être même favorisé, de mener de front mon travail d’enseignante, la charge des enfants et du foyer, mon blog, mon nouveau roman, mes engagements féministes et littéraires, c’est certain, je dois me l’avouer: en ce moment, je pourrais et donc je devrais travailler plus. 


Sauf que j’ai passé une année épuisante à travailler en courant. Une année très anxiogène qui aura certes nourri mon écriture, mais qui doit peut-être laisser un peu de place à un autre rythme, qui doit laisser l’oisiveté relative de ces dernières semaines faire éclore ce que je ne soupçonne pas encore, ces découvertes qui arrivent par surprise avec du temps libre à divaguer et à ne pas assez travailler.


Faire éclore. 


Il y en a, des éclosions à venir.


Ce n’est pas un hasard non plus si ma productivité est en baisse: je suis à quelques semaines de l’arrivée de mon bébé. 

Mon cerveau, comme je l’ai remarqué pour mes deux premières grossesses, ne fonctionne plus de la même manière: il réussit moins à s’attacher au travail, il ne cherche pas toujours à produire. 

Je pense qu’il enlève les œillères de mon ambition, de ma volonté, pour laisser de la place au nouveau venu, pour que je reprenne la place d’hôtesse d’accueil. 

Pour que je n’oublie pas que pour écrire, il faut vivre, pleinement, en acceptant de ne pas toujours pouvoir écrire, en acceptant les périodes de vide avant la tempête ou de tempête avant les éclaircies.

 
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Heloise Simonécriture