Fin de la conférence

 

Batailles choisies #261

Donner une conférence sur mon travail d’écriture: oh joie! Mais tomberai-je de mon petit nuage? 🎙


 

Je donne une conférence Zoom sur mon écriture: mes livres, mes projets, mon parcours d’écrivaine.

J’ai mis des boucles d’oreilles.

J’ai les cheveux détachés.

J’ai un pull blanc.

J’ai un haut propre.

C’est l'événement, quoi.


Ces préparatifs n’ont l’air de rien mais, pour moi, ils sont de l’ordre de l’exceptionnel. C’est ma première occasion de revenir ainsi sur mon cheminement d’écrivaine, de réfléchir et d’échanger autour de ma pratique d'écriture. J’ai si peu de temps à moi, où je ne suis pas interrompue et là, je serai dans le bureau, porte fermée, à l’étage! À mon mari, prévenu depuis longtemps de mon impondérable, j’ai dit sans chichis et avec amour: si tu me déranges, je te tue.

Cette visioconférence, pour moi, c’est presque une fête, un bal. Je me sens comme Cendrillon.


La conférence se passe bien et l’échange avec les participantes est très riche. Je suis si heureuse que mon travail résonne, que mes lectrices se retrouvent dans ce que j’écris. À la fin de la conférence, je suis pleine d’énergie, revigorée: tous mes efforts pour écrire envers et contre tout (et contre tous aussi), valent donc la peine! Je suis regonflée, comme sur un petit nuage, j’ai encore la musique du bal qui palpite en moi.


Allez, fin de la conférence, je dois retrouver les enfants.

Je descends les escaliers.

En haut de la première marche, d’un geste lent, j’enlève une boucle d’oreille, puis doucement, la deuxième.

Une marche.

J’enlève mon pull blanc et le dépose sur la rampe. 

Une marche.

Je remets le haut taché que j’avais ce matin - ça fera des économies de lessive.

Une marche.

Renouer ma queue de cheval.


En bas des escaliers m’attend déjà Milieu, les mains noires d’avoir trifouillé dans les roues de la voiture, qu’il pose avec enthousiasme sur mes hanches. Ben, Milieu, tu as fait quoi?

Grand, tout heureux, se pointe sous peu, me prend dans ses bras avant de remarquer le cordon de mon jogging (sur Zoom on ne voit que le haut), sur lequel il tire jusqu’à le détacher.

Mais les enfants! Non, mon cordon! Milieu, va te laver les mains. Grand, comment je vais remettre le cordon, là. Non, ne vous le disputez pas, il est à moi!


Ah. Je crois que ma citrouille est arrivée.

En même temps, il faut bien que j’ai des choses à écrire sur mon blog.


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