Une vie de famille

 

Batailles choisies #449

J’ai passé quatre jours sans mon bébé. Il ne m’a pas manqué du tout. Qu’est-ce que ça veut dire? 😙


 

Mon mari a passé quatre jours chez sa mère avec Dernier, malade et donc interdit de crèche. J’entends parfois autour de moi des mères dire à quel point leur enfant leur a manqué et se demander si c’était une bonne idée. Moi, j’avoue me demander plutôt pourquoi je n’ai pas fait ça avant. J’ai travaillé ces quatre journées et me suis occupée des aînés matin et soir mais, pour moi, ça aura été les meilleures vacances du monde. Il est vrai que ma check-list n’est pas très exigeante:

Je dors la nuit.

Je mange assise.

Je prends ma douche seule.

Meilleures vacances, vous dis-je. 

Quatre jours donc, durant lesquels je dois dire… avouer… confesser même… que je n’ai pas beaucoup pensé à Dernier. Je me suis bien doutée qu’il n’était pas malheureux, sa checklist étant en effet plutôt pas mal:

Il est avec son père et sa grand-mère. 

Il passe ses journées dehors à jouer avec deux chiennes affectueuses.

Il mange les petits plats pleins d’huile qui sont la spécialité de la maison.

Meilleures vacances, vous dis-je.

Fin des vacances quand je reçois un message de mon mari disant “On part”, message annonçant son arrivée pour dans une heure environ. Ben, je dois dire, avouer, confesser que j’aurais bien prolongé les congés.  

La voiture arrive bientôt. Grand, Milieu et moi réservons aux nouveaux arrivants le meilleur des accueils. Dernier est fou de joie, de retrouver ses frères, d’aller caresser le chien du voisin, d’être chez lui, de retrouver sa maman… Sa maman, quant à elle, à revoir ces joues dodues et rouges, ne ressent pas de joie folle, pas de cœur battant la chamade ni de papillons dans le ventre. Je soupire et souris faiblement, ramassant mon courage, un peu comme si je reprenais le boulot après les congés. De bon cœur tout de même, avec un sens de la responsabilité ou de l’inéluctable,puisque c’est bien entendu mon tour, je joue avec Dernier. Faut-il que je me sente coupable… je retrouve mon petit bébé, et c’est tout ce que j’éprouve?

Après quelques jeux dans le jardin, on passe à la cuisine. Il réclame de monter dans mes bras. Alors qu’il est tout contre moi, très expressif dans son geste et sa figure (il me montre le placard à biscuits, quoi de plus normal), il se passe quelque chose… je ressens une envie incompressible d’embrasser ses grosses joues. Je dépose des baisers sur ses joues, son nez, son front, je fais courir ensuite sur son ventre des chatouilles qui lui font sortir un rire merveilleux. Je me dis qu’il n’est pas si mal, ce boulot de mère.


C’est peut-être ça, aussi, la vie de parent: on pourrait vivre sans enfants, mais puisqu’ils sont là, autant les aimer follement.


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