Cache-cache

 

Batailles choisies #315

Un amusement sans fin pour les enfants et un terrain d’observation joyeuse pour les parents: cache-cache, âge par âge. 🙈


 

Jouer à cache-cache avec ses enfants est une source de joie et d’amusement, et un bon moyen de se rendre compte des progrès accomplis en fonction de l’âge. Cache-cache, c’est le plaisir d’être cherché, le plaisir de trouver, le plaisir d’avoir peur à peu de frais, d’être seul mais d’être bientôt retrouvé, c’est voir et être vu, c’est jouer, c’est la joie simple du partage - oui, même lorsqu’on joue pour la trois centième fois

Petites anecdotes prises à la vie de famille de ces cinq dernières années.


  • Cache-cache entre un et deux ans: y a tes fesses qui dépassent, là!

-Grand? Grand? Tu es où?

Mon fils, environ 18 mois à ce moment-là, se cache sous une étagère dans un salon d’une vingtaine de mètres-carrés. Enfin, “sous”... je dirais plutôt “dans”. Il a enfoncé sa tête dans une étagère où il est très bien caché… sauf que son tronc, ses fesses et ses jambes dépassent. 

Avant deux ans, si l’enfant ne te voit pas, il considère que toi, le parent, tu ne le vois pas non plus. 


  • Cache-cache autour de deux ans: on prend les mêmes et on recommence.

-Maman! Toi cacache!

-Tu veux jouer à cache-cache, Milieu, c’est ça?

-Oui, toi cacache ici.

Milieu m’intime d’un index ferme de me cacher toujours au même endroit. Il me montre un arbre, me dit “toi cacache”, obstrue grossièrement sa vision derrière ses doigts en comptant “tlois”, “cuatlo” tout en me suivant à ma cachette et lorsque, oh surprise, oh étonnement, il m’a trouvée, il fait des bonds de joie en hurlant “tlouvée! tlouvée!”

À cet âge, mes enfants aiment davantage chercher que se cacher.

Quand il prend le rôle du caché nonobstant, Milieu me montre le ficus derrière lequel il se cache à chaque fois, me dit “moi cacache ici”, “toi compter” et met son plan à exécution en se cachant là où il m’a indiqué qu’il se trouverait. Dès que j’ai fini de compter, il sort de sa cachette en criant “bou” d’une petite voix mignonne.


  • Cache-cache autour de trois ans: restons groupés.

Une des choses qui me fait le plus rire lorsque je joue à cache-cache avec mes deux aînés, c’est qu’il y a un effet de troupeau de la cachette, de la part de Grand, mais surtout de la part de Milieu: dès que je commence à compter, Grand se trouve une cachette (qui, pour ses cinq ans passés, est plutôt honorable), Milieu cherche une cachette tout seul puis se ravise en trouvant certainement que se cacher avec son frère doit être mieux, donc quand j’en suis à dire “8, 9, eeeeet”, détale comme un petit lapin pour aller retrouver son frangin. 

Milieu, mon petit mouton de Panurge.


  • Cache-cache autour de quatre ans: tu y as cru, hein?

Grand joue plutôt bien à cache-cache autour de quatre ans. C’est juste que les cachettes dans notre petit jardin sont limitées et qu’il n’est pas conscient encore des petites choses qui peuvent le trahir (les pieds qui dépassent, le t-shirt jaune fluo manquant de style camouflage, le bruit des feuilles). C’est aussi qu’il ne voit pas où est le problème que l’on se cache toujours dans les cinq mêmes cachettes. Quel optimiste.   


  • Cache-cache autour de cinq ans (dernière date observée): oh, non, tu m’as trouvé!

Grand joue réellement à cache-cache, en se rendant compte que ce que lui voit n’est pas la même chose que ce que l’autre personne voit. Il est aussi capable d’améliorer sa cachette en se couchant, en se mettant de côté, en faisant tous ses efforts pour qu’on ne le trouve pas… ce qui explique que, quand on le trouve, il est réellement déçu: “oh, non, tu m’as trouvé!”


Voilà pour un historique de mes 007 préférés... 

Et Dernier? 

Oh, quand je l’assois sur mes genoux, son visage à quelques centimètres du mien, et que je lance bien fort “Dernier? Dernier? Où es-tu?” en faisant mine de fureter dans toute la pièce avec mes yeux, et qu’il me regarde, mi étonné, mi blasé par ma myopie terrifiante, avec insistance comme pour dire “eh, oh! Je suis là! Juste devant toi!”, je me dis qu’il trouvera parfaitement sa place dans ma famille d’agents secrets.


D’autres batailles ⭣

 
Heloise Simonjeux, frères