Ode à la fourmi

 

Batailles choisies #411

À cette drôle de fourmi qui vit chez moi: tu seras toujours la bienvenue! 🐜


 

On dit qu’une fourmi est l’un des êtres vivants les plus forts de la terre, capable de porter mille fois son poids. On dit que les fourmis ont une des organisations sociales les plus riches du royaume du vivant. On parle dans notre langage d’un “travail de fourmi”, travail de longue haleine, qu’on effectue avec perséverance. On parle aussi d’un “acharnement de fourmi”, lorsqu’une tâche nous occupe tant qu’on ne la lâchera pas avant qu’elle soit achevée. 

Une fourmi est un être extraordinaire, non? Mais saviez-vous qu’il existe un type très particulier de fourmi, qui vit ici, chez moi, qui est le plus extraordinaire de tous les types de fourmis?


C’est une fourmi que je vois passer et repasser dans la maison, discrète, acharnée, portant parfois une chaussette sale, parfois un goûter, d’autres fois un enfant ou un jouet. C’est une de ces fourmis ouvrières qui construit et aménage le nid, parant aux draps sales qu’il faut changer, au t-shirt blanc taché qu’il faut mettre à la machine pour demain. C’est une de ces ouvrières qui approvisionne le nid en nourriture, faisant les quelques courses quand il manque du fromage pour le gratin, des compotes pour les enfants. C’est une de ces ouvrières qui nourrit d’autres fourmis qui sont trop occupées à leur tâche, ma chérie, je te prépare un goûter comme tu es en train de travailler?

Cette petite fourmi au grand travail et au grand amour, c’est ma Maman, en séjour chez nous depuis bientôt deux mois. C’est la fourmi qui plie le linge pour me rendre service, qui range la cuisine pour me décharger, qui joue avec les enfants pour me laisser du temps libre. C’est une petite fourmi qui à force de patience, d’abnégation, de douceur, d’amour, aligne une à une les minutes qu’elle m’offre sur un plateau, tiens, va te reposer, tiens, va travailler, je m’en occupe.


On a bien raison d’aimer les fourmis, d’admirer leur travail acharné, leur patience, de les voir porter mille fois leur poids, de les voir porter mille fois le poids des peines et des joies des autres. On a bien raison d’être triste lorsque vient l’heure où la petite fourmi rentre dans sa fourmilière à elle, celle qui est loin, là-bas, en France.


Ne sois pas triste, petite fourmi. Les minutes, les heures, les jours, les mois, s’aligneront en colonie et, bientôt, le travail acharné du temps te ramènera parmi nous. 

Bisous ma p’tite fourmi, bisous ma p’tite maman.


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