3, 2, 1

 

Batailles choisies #436

Quand vous êtes en vacances, que vos aînés sont une semaine chez leur grand-mère et que votre Dernier va à la crèche, quand, donc, VOUS ALLEZ ENFIN AVOIR DU TEMPS POUR VOUS, les probabilités que le petit tombe malade sont de: 50%? 100% 120%? 🛑


 

Non pas 3, ni 2, mais 1! 1 seul enfant!

Oh, Grand et Milieu passent une semaine de vacances chez leur grand-mère ce qui fait que, Dernier allant à la crèche en journée, j’aurai des journées entières pour moi! Des journées pour me reposer, pour travailler, pour prendre mon temps! Je vais manger assise, je vais faire une sieste tous les jours, je vais manger doucement, je vais écrire en regardant les couleurs de l’automne qu’a pris mon jardin, je vais parler avec mon mari, je vais manger chaud, je vais faire une petite sortie à vélo, je vais boire un café à la mi-matinée très lentement, gorgée par gorgée.  


3, 2, 1 - quand est-ce qu’on commence? Quand est-ce que vous allez chez Abuelita, les enfants?

3, 2, 1 - allez, adios!


Attends, attends, calme-toi. Calme-toi. Tu sais bien comment c’est, les enfants. Tu prévois un moment pour toi, une sortie, une soirée, un week-end, tu te réjouis, tu te prépares des semaines à l’avance et… ça foire: tes gosses tombent malades, la crèche ferme, tu dois faire des papiers en urgence ou, surtout, tes gosses tombent malades.  


Le week-end avant le tant attendu lundi de liberté, je trouve que Dernier a une tête à me faire un coup pourri. Il ne tousse pas, non, n’a pas de fièvre, non, mais il a mauvaise mine. Deux cernes sous ses 2 yeux, 3 longues chouineries à la place de sa belle humeur habituelle, 1 mauvais pressentiment.


3, 2, 1 - j’attends le mauvais coup. Tout le week-end, je me retiens presque de respirer pour éviter de lui transmettre le moindre virus autant que pour m’éviter d’espérer trop fort. Tout le week-end, je le sens mal. 


Lundi matin, Dernier n’est pas au meilleur de sa forme, mais il va bien. Il continue à avoir légèrement mauvaise mine. J’ai bien le droit de penser, ou de parier, que c’est la fin d’un quelque chose qui n’aura jamais éclos et non le début de quelque chose qui va éclore bientôt. Allez, il n’a rien, il est huit heures, je l’amène à la crèche.


À mon retour, la maison est calme. La lumière du matin commence à entrer par les larges baies vitrées. J’ai toute une journée pour moi! C’est merveilleux… Je vais me faire un café, et le boire à toutes petites gorgées, une par une.


3, 2, 1 - appel de la crèche. Il est 9h30. Dernier est malade, il faut venir le chercher.


3, 2, 1 - je sens les larmes, de désillusion cruelle, de frustration, d’impuissance, qui montent et qui coulent doucement, une à une.


Batailles en vrac⭣

Batailles rangées⭣