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La fête du printemps
 

Batailles choisies #505

Le premier jour du printemps, ça se fête, non? 🤒


 

Teuf.

Teuf.

Teuf.

Demain matin, c’est le premier jour du printemps, jour si attendu, si porteur d’espoir, si proche des vacances, du beau temps, du bon temps.

Mais quel beau cadeau nous a donc apporté le printemps? Et quelle belle fête nous a-t-il préparé?


Teuf.

Teuf.

Grand a eu de la fièvre tout le week-end.

Milieu a une toux carabinée.

Dernier a le nez pris.

BONNE AMBIANCE!

Teuf. 

Teuf.

Il est 23 heures et déjà Dernier s’est réveillé trois fois en pleurant, Grand a crié dans son sommeil, Milieu a toussé mille fois.

Teuf.

Teuf.

EST-CE QUE VOUS ÊTES CHAUDS?

Vers minuit, je passe dans le lit de Dernier, qui est bouillant, essaie de le tranquilliser, je vais chercher le doliprane, me lève en laissant Dernier hurler, entends Milieu se mettre à pleurer et croise Mari qui s’en charge, descends, remonte, donne le médicament, tente de calmer Dernier, échoue, échange avec Mari, tente de calmer Milieu pendant qu’il tente de calmer Dernier. La nuit va être très longue.

Teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf 

Vers deux heures, Milieu a une quinte de toux terrible qui réveille tout le monde, alternativement l’un puis l’autre son contraire et mon troisième. Rien à faire, le docteur a dit que la toux durerait plusieurs jours et que ce ne serait pas vraiment la fête, les premières nuits.

LA MUSIQUE EST BONNE?

Depuis cinq heures, dans le bleu du soir, le noir de la nuit et le gris du brouillard, Mari et moi dansons de l’un à l’autre des malades, moucher Grand, caresser Milieu qui geint de gêne dans son sommeil, rendormir Dernier que l’agitation dérange, tiens, vas avec Milieu, il te réclame, je m’occupe de Dernier, on échange?  

Teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf

ENCORE UNE DERNIÈRE!

Vers quatre heures, je suis couchée dans le lit avec Milieu sans espoir de fermer l’oeil car toutes les deux secondes, il me tousse au visage alors je me retourne et il me tousse dans le cou, alors je me mets sur le côté mais il me tousse dans l’oreille et moi les teuf teuf, je ne peux pas je ne peux pas dormir, c’est pire qu’un ronfleur, un tousseur!

Teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf teuf

ALLEZ, M’SIEURS DAMES, ON FERME!

Vers six heures, la lumière et les pépiements d’oiseaux m’informent que la fête est bientôt finie. Bientôt, en effet, la toux s’est calmée, les nez se sont mouchés, les fièvres ont baissé.

Le matin s’annonce. 


Ça y est, c’est le premier jour du printemps.

Merci, printemps, pour nos têtes de sorties de soirées, de lendemain de fête

Cette nuit, on a eu une sacré teuf.


Batailles en vrac⭣

Batailles rangées⭣

Bel été qui s’enfuit 
 

Batailles choisies #394

Il y a des signes qui ne trompent pas: l’été n’est pas éternel. Bientôt arrivera l’automne et son cortège de frimas. 🌬


 

Quelques jours déjà que je remarque des changements, discrets, subtils, pouvant passer facilement inaperçus - j’ai demandé à ma mère si elle avait remarqué… 

Non? Pourtant… 

Ce sont les fleurs blanches du laurier qui, au fond du jardin, sont caressées par la lumière du matin à 9h30.

C’est la couleur des murs de la chambre qui, quand on s’éveille avec Dernier, est encore du bleu cendré de l’aube, et ne sera d’un jaune éclatant, frappant même à travers les stores fermés, que dans une heure.

C’est le vent qui se lève en plein après-midi alors qu’il ne souffle, au plus chaud de l’été, qu’à partir de 18 heures.

C’est le petit pull que j’embarque dans mon sac à dos en allant au square à vélo parce qu’au retour le jour sera déjà tombé et qu’il ne faudrait pas que Dernier attrape froid.

C’est la fraîcheur qui me donne la chair de poule quand, le matin, je monte dans la voiture pour conduire Dernier à la crèche.

C’est le vaste champ que j’aperçois depuis la voiture, à droite, où verdissent et poussent à vue d'œil et de jour des fanes.

Ce sont les fenêtres qu’on ferme la nuit, les pyjamas un peu plus chauds qu’on remet. 


C’est la réorganisation légère, subtile, que m’invite à suivre la saison. En décembre, en janvier, au plus fort de l’été chilien, impossible de sortir en pleine journée, quand la chaleur est accablante. Toutes les activités ou les sorties se font tôt le matin ou en soirée. Mais là… aller à la Lagune à 15h30, après la sieste de Dernier? Oui, oui, pourquoi pas.  


Tout ce que je vois autour de moi, tout ce que je ressens, ce sont les signes de la saison d’été finissant: ceux que je vois à la maison, ceux qui soufflent dehors, ceux que je ressens sur ma peau, ceux du soir et ceux du matin.

Chacun de ces petits riens me dit que l’été commence à vivre ses dernières semaines. 


Avec ces lumières qui changent, ces chaleurs qui se calment, s’annonce, à l’horizon, l’automne.

L’automne et son lot de nouveautés, l’automne et son lot d’inquiétudes.

Parce que la fraîcheur du matin, ce sont les méchants rhumes, les journées avec les enfants malades, le stress terrible d’un dimanche soir où une fièvre s’est déclarée, et qu’on n’a pas de solution pour faire garder un enfant malade et qu’est-ce qu’on va faire pour le boulot.

Parce que le jour qui tombe plus tôt, c’est la fin des sorties qui occupent les soirées, c’est le début des longues soirées d’automne où il faut bien, entre quatre murs, à force de jeux de cartes et de musique à danser, arriver jusqu’au coucher.

Parce que le soleil qui n’entre plus, tôt le matin, ça veut dire mettre le réveil, avoir peur de rater le réveil et démarrer la journée en secouant les enfants, en préparant à l’arrachée des sacs, en peignant des cheveux rebelles, en attachant des lacets rétifs. 


Parce que la fin de l’été, c’est le retour de mes parents en France, c’est la rentrée scolaire, c’est une nouvelle vie pour moi, qui aura sûrement ses instants de lumière, mais dont je ne vois, pour l’instant, que les teintes sombres de mon inquiétude.


Qu’il est dur à voir s’enfuir, ce bel été… 

Qu’il apporte de brume et de frissons, à l’horizon, mon automne!


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