Un grain de beauté sur la nuque

 

Batailles choisies #134

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En deux mots:

Son bouton aime-maman, mon bouton déteste-mioche.


 

Petit a découvert sa partie préférée de mon corps, un grain de beauté un peu saillant que j’ai dans la nuque. 

Une caresse qui le rassure, et m’agace ou me pèle les nerfs, selon.

Il a tenté puis arrêté les oreilles, le téton (voir ce post), puis il a trouvé son coin rien qu’à lui, sa caresse qui lui fait toujours du bien, ce tout petit bouton brun anti-panique.

Quand j’ai Petit dans les bras, quand il me réclame des câlins, il commence par poser sa main sur mon cou et glisse doucement, doigt après doigt marchant comme la p’tite bête qui monte qui monte, vers le grain de beauté. Quand il l’atteint, il pose un doigt dessus, puis se met à le titiller, souvent avec un ongle qu’il a trop long. Il gratouille le dôme, le malaxe, joue avec comme un bouton de flipper.  

Je serre les dents. Grande inspire. Happy place. Éviter de penser qu’il va finir par me l’arracher. 

Je fais de mon mieux pour le supporter parce qu’en général ça le calme. 

La nuit, en revanche, de mon mieux n’est pas assez dire.

La bataille s’engage, au ralenti, petit doigt contre grande impatience. Je prends sur moi, brûle de tout envoyer au bûcher, je crie en mon for intérieur “mais putain, tu vas arrêter!” Et puis d’autres nuits, j’ai crié, extérieurement, “mais putain tu vas arrêter” (je déconseille).

La caresse nocturne est pour moi une bataille intérieure où luttent le bon ange de la tendresse (je sais qu’il en a besoin, allez, ce n’est qu’un bébé, il va se lasser un jour), le mauvais ange de la mère fatiguée (arrête, arrête, arrête, arrête) et la médiatrice qu’est la mère pragmatique: sans ça, il va passer des heures dans son demi-sommeil et c’est pire.

Alors j’endure.

 
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Heloise Simoncâlin, douleur