Tétons
 

Batailles choisies #528

Il existe une partie de mon corps, petite, rosée et ridée qui fascine mon dernier-né - et que j’aimerais bien qu’il lâche. 🌸


 

Objet interdit, objet de convoitise, objet de désir

Partie de mon corps dont Dernier n’arrive pas à se sevrer

Objet interdit, objet de convoitise, objet de désir,

Le t**

Mon t**

Rien d’obscène là alors que Dernier s’en obsède encore 

Déjà plus d’un mois qu’il n’y a plus de lait

Que les t** ne sont plus à lui mais à moi

Que je ne laisse plus téter Dernier

Que c’est non, non, Dernier, je n’ai plus de lait, enfin

Des semaines qu’il cherche quand même à téter

Au t** droit, celui qui le nourrissait encore il y a peu

J’essaie de l’éloigner de

L’objet interdit, de l’objet de convoitise, de l’objet de son désir 

Mais Dernier est un sacré entêté

Il me réclame des câlins

Il se blottit contre moi

Me faisant espérer un moment de tendresse

Alors qu’il n’a qu’une idée

Dénicher mon t**

Il me regarde avec ses yeux d’amour

Mais il n’a en tête que l’idée de téter

Il va chercher sous mon t-shirt

Il y passe doucement sa main d’abord

Mais bientôt

Il va le chercher agressivement

En enfonçant ses ongles, ses doigts

En débusquant la chair qu’il fait sortir de mon haut

En la laissant pendouilller

Parce qu’il veut l’attraper, il le veut, le t**  

Oh, le t**

Oh, le t**!

Une fois le t** sorti, 

Dernier me lance des oeillades coquines

Parce qu’il sait que je ne veux pas, que c’est fini, la tétée

Il va quand même essayer sans que ça se voit trop

Il fait des prout-bisous sur la chair alentour

Il ouvre la bouche et l’approche, bien grande,

De l’objet de son appétit

De l’objet interdit, l’objet de convoitise, l’objet de désir

Il tente ensuite de faire diversion

Me lance de beaux sourires avant de se lancer

Sur mon t**

Mon beau t**

Non, non, Dernier, c’est fini la tétée!

Je sais que tu le veux encore, que tu le désires

Mais non, non, je suis désolée

Je ne veux plus.

Bon, bon, si tu es tellement grognon,

Si tu as encore envie

Si tu as besoin de garder avec moi ce lien

Si tu le veux, ce t**

Si ce n’est pas une succion trop longue,

Tu ne me feras pas mal, hein, promis?

Je te laisse, mon entété,

Téter un petit peu

Je t’autorise

Ton désir

Ta convoitise

Alors, vas-y, lance-toi,

Allez, 

Tétons!


Batailles en vrac⭣

Batailles rangées⭣

Heloise Simonallaitement, Dernier
Les chips de la discorde
 

Batailles choisies #527

Mari sort trois paquets de chips trente minutes avant l’heure prévue du dîner. Divorcera, divorcera pas? 🥨


 

Sur la table basse de la terrasse, sont disposés élégamment trois bols remplis à ras-bord. Dans l’un, il y a des chips au sel; dans l’autre, des cheetos couleur orange et saveur fromage; dans le troisième, des pringles couleur fromage et saveur orange. C’est bientôt l’heure du dîner. Les enfants se ruent sur les délices, en descente, en razzia, en saccage. J’essaie de partager la joie de mes enfants qui s’empiffrent, j’essaie de rire avec Mari qui regarde, amusé, les bouches bigarrées et sales de ses fils chéris. Oh, mais, les chips, vraiment… ne m’amusent pas, ne me décrochent pas le moindre sourire. Les chips, je ne peux pas… je ne supporte pas.


Il y a, dans ces trois bols de chips, tout ce qui ne va pas chez mon conjoint, tout ce qui gratte dans notre couple, toutes les dissensions de notre mariage. Il y a, dans ces chips dégueux, un potentiel explosif, une infinité de disputes possibles, un sans-fond de reproches conjugaux. Parce que sortir des chips une demi-heure avant de manger, c’est une petite manie, oui. Mais les petites manies sont souvent de grands défauts et veulent dire beaucoup. Parce que le problème des petites manies c’est que, comme les chips, on n’arrive pas à s’arrêter et on descend le paquet jusqu’au dernier reproche. 


Ben évidemment, comment tu veux qu’ils mangent, hein! Mari souffle et soupire, mais bon, tu t’attendais à quoi, pensé-je tout bas en me taisant tout haut, de voir mes enfants refuser de manger le dîner. Et puis, j’ai horreur de ces chips industriels dégueus, qui pourrissent la santé, le palais, l’appétit, les neurones et la planète! Moi qui essaie de donner de bonnes habitudes alimentaires aux enfants, qui fais la chasse aux emballages, qui évite de mon mieux les produits ultratransformés… S’ils ont faim, ils ne peuvent pas manger du concombre, des carottes, ou, je ne sais pas, moi, une pomme, coupée en quartier, hein? A-t-on jamais vu une pomme créer de la discorde! 


Comme d’habitude, quand les chips sont sortis, mes reproches menacent de bondir hors de la tanière où ils se terrent pour le bien de notre entente. Ça hérisse Mari que je sois si intransigeante, que non, je préfère que les enfants chouinassent le quart d’heure que je prépare le dîner plutôt que de les gaver de n’importe quoi… Pourtant, plus le dîner tourne au fiasco, plus les reproches sont sûrs de leur réussite… 


Saletés de chips, saleté de Mari! On a déjà suffisamment de problèmes avec Milieu, qui ne veut jamais rien manger, pour qu’on lui serve sur un plateau un tel coupe-faim! Et Grand, qui a été obèse à une époque, qui serait capable de manger les trois paquets à lui tout seul, on trouve vraiment que c’est une bonne idée? Ou au moins me demander à quelle heure on dîne, vérifier que ça ne va pas poser problème pour le repas! Ou au moins, si on a décidé de les sortir, au moins mettre des petits bols! Il peut pas, hein, il peut pas se dire qu’il faut respecter les horaires des enfants au lieu de se faire plaisir, lui?


Alors que je n’y tiens plus, que face à un Mari lassé d’un dîner qui se passe mal, je vais sortir la dernière chips et dire tout haut que ben ne sors pas ces cochonneries la prochaine fois, alors que la discorde va entrer en mode public, Mari, qui après 17 ans de vie commune, sait qu’il vaut mieux prévenir que guérir, me dit nonchalamment:

- Ben, écoute, ils mangeront une banane avant de se coucher, comme ils ne mangent rien au dîner.


C’est un samedi soir, on a le temps. 

C’est vrai. C'est vrai que c’est une bonne solution.

C’est vrai que ça marche, qu’après un dîner raté, la solution jaune bourrative et nutritive fonctionne, que moi aussi, quand j’ai lâché sur mes principes et que j’ai laissé les garçons manger trop de yaourt, trop de céréales, trop de chocolat, je me dis que tant pis et qu’ils mangeront une banane.

 

Ça permet, dans un couple, de passer outre les aigreurs et de faire bonne chère.


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Heloise Simonnourriture, mari, dispute